Ukraine : seconde partie !

Nous longeons la côte de la mer Noire en direction de Yalta et Sevastopol, en Crimée.

Le nord de la Crimée ressemble à la Camargue (plat, marécageux, moche) alors que le sud ressemble plutôt à la Corse et à ses montagnes. Nous commencons notre visite de la Crimée par Yalta. Cette ville est petite, escarpée, bondée de touristes mais est très jolie et vaut vraiment le détour. Nous quittons le centre et prennons un peu de hauteur pour passer la nuit.


Le lendemain, nous nous dirigeons vers Sevastopol. A peine garé, nous nous faisons alpaguer par un groupe de personnes nous proposant un tour de bateau afin de voir les « navires militaires secrets de l’armée russe en 30 min et pour 50 euros par personne ». Merci…mais non. Après un longue discussion, nous réussissons à nous en débarrasser et à visiter cette ville. Sévastopol, tournée vers son port militaire qui accueille (pour l’instant) la Marine Russe, regorge de bâtiments à l’architecture à la fois impressionnante et grandiose !

 

Cette après-midi, nous roulons en direction de la frontière russe mais c’est alors que les ennuis arrivent… D’un coup, l’ambulance perd toute sa puissance et se met à fumer tout noir. Notre vitesse max tombe à 60 km/h…

 

Nous nous arrêtons à la première station que nous croisons pour tenter de comprendre ce qu’il se passe.
Le gérant vient nous voir, nous lui expliquons ce qu’il se passe. Un jeune couple arrive à son tour, le garçon tend à Thibaut son iPhone 4. Au bout du fil, un de ses copains qui parle bien anglais et qui demande de lui décrire ce qu’il se passe. C’est notre interprète !


Le gérant, de son côté, appelle un mécanicien et change le filtre à gasoil en pensant qu’il était encrassé.


Nous testons, la différence ne semble pas flagrante alors, le gérant nous indique (en dessinant un plan très précis sur notre cahier) un garage ouvert 24h/24h à Melitopol (à 60km). Après 1h de route et au prix de nombreuses intoxications parmi les conducteurs qui nous suivaient, nous trouvons le garage « Chevron CTO » du premier coup!

 

Les mécaniciens prennent en charge notre ambulance immédiatement et établissent le diagnostique : le joint du collecteur d’air est en miettes.


Ce joint est sur le moteur et permet de garantir que la bonne quantité d’air compressé par le turbo arrive bien dans les cylindre. S’il fuit, il n’y aura pas assez d’air (et par conséquent d’oxygène) pour permettre la combustion complète du diesel injecté. D’où la fumée noire qui a aussi endommagé le pot catalytique…

 

Devant l’ampleur des travaux à effectuer, le garage nous conseille d’aller nous reposer et nous appelle un taxi pour l’hôtel.

 

Le lendemain matin nous découvrons l’ambulance « toute nue ». L’avant, le pare-chocs, les phares et la calandre sont démontés. Nous commençons à attendre. Thibaut trouve un chien avec qui jouer et Ben essaye de d’occuper en visitant les ateliers du garage.

 

Au bout d’un moment, le propriétaire du garage, Michel, nous invite chez lui (c’est le chef de la famille et ça se voit à la taille de son trône) et nous offre le repas du midi en compagnie de sa femme, Nina, de son fils (il parle anglais et est notre nouvel interprète !) et de sa belle fille.

Le nouveau joint qui devait arriver dans la mâtiné n’arrivera en fait que vers 18h après la lourde insistance de nos hôtes qui réussirons à faire rouvrir leur fournisseur un samedi après-midi !

 

Entre temps, les mécanicien en profite pour ôter le « gaufrette » du pot catalytique en nous disant qu’on gagnera de la puissance et que de toute façon, là où nous allons, ça ne sert à rien.

 

Une fois le joint en leur possession, les mécaniciens (il y’a 2 équipes qui assurent 12h chacune) s’attellent au remontage. Vers 23h, tout est en place, mais à force de tirer sur la batterie, celle-ci est déchargée… Nous retournons alors à l’hotel.

 

La batterie rechargée, le lendemain matin, les mécaniciens parviennent à faire démarrer l’ambulance.
Cependant nous remarquons qu’un défaut sur le tableau de bord persiste. Nous les questionnons et après analyse avec un ordinateur, ils finissent pas nous dire qu’il y’a un autre problème dont ils ignorent la cause mais que le moteur est bon. Ils nous proposent d’aller voir un diéséliste dans une autre ville ou alors de continuer avec ce problème. Nous faisons un essai et remarquons que le défaut apparaît quant le moteur dépasse les 4000tours/min et qu’il refuse de monter plus haut dans les tours. Il doit y’avoir une fuite d’air entre le turbo et le collecteur d’air. Mais bon… Nous disposons d’assez de puissance et il semble que se problème soit présent depuis le moment où nous avons acheté l’ambulance alors, nous décidons de partir en s’imposant de rester sous la barre des 4000tours/min.

 

A la tombée de la nuit, nous arrivons à la frontière russe. Les douaniers ukrainiens discutent avec nous, l’un d’entre eux veut une pièce d’un Euro avec la face française (il se dit numismate. Heureusement qu’il n’est pas billetophile). Heureusement Ben en a une.


Un autre nous interpelle et nous dit de venir dans son bureau. Il y’a un problème, nos passeports ne sont pas en règle…
Il nous explique qu’à l’entrée (là où nous avons passé plus de 12h), la douanière qui était très suspicieuse, avait ajouté un second tampon (en plus du tampon normal) qui ne nous autorise qu’une permission de 72h sur le sol ukrainien et précise aussi même la point de sortie.


Nous n’avions pas remarqué ce tampon où il est écrit 72h en écriture cyrillique manuscrite et évidemment, nous sommes très en retard. Nos visites et ennuis mécaniques (par chance Thibaut à gardé la facture du garage) nous font nous présenter au bout du 6ème jour.

 

Le douanier est compréhensif et plutôt sympa. Il nous dit que l’ambulance est un cadeau à la Mongolie alors que lui nous fait un cadeau en nous laissant partir ! (Il nous aura tout de même demandé si, à tout hasard, nous n’avions pas du vin français !).

 

Du côté Russe, c’est du billard !


Nous avons acheté l’assurance Russe obligatoire, rempli le formulaire tout en russe (avec l’aide d’un fonctionnaire un peu découragé) et, moins de 5h après notre arrivé nous étions en Russie !

 

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